mardi 4 décembre 2018 (), par
A l’occasion de l’ouverture du marché de noël, visite de la cité médiévale de Rothenburg ob der Tauber.
Temps clément, mais frais.
Certes le marché de noël n’était pas impressionnant, car c’est une petite ville et on y trouve les mêmes stands qu’ailleurs, mais la cité vaut quand même le détour.
Après être entré dans la ville en traversant le bastion de l’hôtel-Dieu, construit au 17ème siècle et plus puissant ouvrage défensif de la ville, constitué de deux cours intérieures ovales de sept portes, on arrive sur cette tour, construite en 1385
Après être passé sous la tour, on arrive place de Plönlein, qui était autrefois une place de marché.
Sur la gauche, on voit la porte Sieber ; sur la droite, on voit la porte de Kobolzeller.
Sur la place du marché se trouve l’hôtel de ville, qui se compose de deux parties :
Les fenêtres de l’horloge de l’auberge des notables s’ouvrent à chaque heure sonnante, de 10h à 22h, et illustrent la légende de la Rasade Magistrale, lorsque lors de la guerre de 30 ans (1618-1648), le bourgmestre dut boire d’un trait 3L 1/4 afin de sauver la ville, protestante, de la destruction totale.
A voir également le musée de Noël allemand et les voûtes historiques.
Le musée de la justice au Moyen-Age en revanche ne présente peu ou pas d’intérêt.
A titre d’exemple, la vierge de fer (ou Vierge de Nuremberg), que l’on peut voir au fond sous les autres instruments de la première gravure dans la page "torture" [1], ou encore dans "Sentenced to public humiliation" [2] sur leur site, n’a de fait jamais existé, et n’est qu’une invention de la Renaissance ayant pour seul but de noircir la légende de "l’âge sombre" [3] (lire l’article sur wikipedia).
Il en va de même pour d’autres "instruments" ainsi que pour l’usage de la torture en général.
Cette église protestante date de 1311, et son retable des Douze Apôtres (de Friedrich Herlin) est remarquablement ouvragé.
Étrangement (ou pas), l’accès à l’église est payant.
Il est possible de monter sur les remparts et de faire quasiment tout le tour de la ville, en passant par exemple par la tour du gibet, le bastion de Klingen, la porte Röder (avec vue sur la forge de Gerlach) ou encore la tour de Kobolzell.
Les remparts étant couverts, seules quelques meurtrières permettent d’avoir une vue limitée des environs.
De plus, on ne peut que regretter les graffitis et autres "incivilités".
A la place des jardins se trouvait autrefois le château impérial érigé en 1142 par les Hohenstaufen.
Un tremblement de terre le détruisit en 1356, et seule la chapelle St Blaise fut restaurée.
Des jardins on bénéficie d’une vue d’ensemble remarquable sur la vieille ville et la vallée de la Tauber.
Il est également possible de visiter l’ancienne maison des artisans près de la tour Markus.
Cette maison de 11 pièces date de 1270 et est restaurée dans son décor d’origine, montrant la façon dont vivait une famille d’artisan au Moyen-Age.
Petite curiosité pour finir : cette ville est le lieu où se déroule l’histoire "La Frontière de la Vie", album de Yoko Tsuno.
L’auteur s’est basé sur une abondante documentation photographique et les vues de la ville sont donc très fidèles : il est possible par exemple de comparer la vignette de la tour Sieber avec les photos prises. Enseignes, lampadaires, bâtiments, tout était fidèlement reproduit, même si la ville a pu changer un peu depuis 1977.
[3] en contraste avec le "siècle des lumières" qui a paradoxalement plongé le monde dans les ténèbres